Fag paintings

2012 — Deux toiles peintes en rose avec de la peinture acrylique sur lesquelles ont été collées des paillettes roses. Pascal Lièvre reprend les oeuvres de deux artistes mythiques américains, mâles blancs hétérosexuels représentés comme des héros de l’expresionnisme abstrait des années 1950. Pascal Lièvre souhaite transgenrer les oeuvres avec des paillettes roses afin de déconstruire ces figures d’autorités de l’histoire de l’art américain essentiellement masculines. Fag en anglais signifie pédé. Première exposition, Art Brussels 2012

Never mind the Pollocks

2013 — Never mind the Pollocks est une série de toiles reprenant Numéro 14 Gray de Jackson Pollock en reproduisant à l’identique en homothétie sur une toile l’oeuvre originale, remplaçant la peinture par des paillettes de couleurs. L’oeuvre est présentée au sol sur un socle comme une sculpture. Origine: Numéro 14 : Gray 1948 Émail sur gesso sur papier 57 x 78,5 cm Katharine Ordway Collection.
Jackson Pollock a réalisé une series de peintures entre 1947 à 1950 qui comprend plusieurs œuvres en émail sur papier de gesso - couverte , dont n° 14 Gray est un exemple particulièrement frappant . Pollock coulait la peinture émail noir sur la surface tandis que le gesso était encore humide afin que la peinture se répande dans le blanc crayeux, créant un halo gris argenté. Numéro 14 Gray incarne une nouvelle méthode de travail de Pollock ; la peinture fusionne littéralement avec l’ émail et le gesso. Dans cette période , Pollock s’efforce de créer une ligne en dehors du champ de la représentation pour en faire une ligne du mouvement pur.

Minimal Abstract

2015 — Minimal abstract est une série de peintures acryliques achetées dans les rayons décoration des grands magasins parisiens sur toiles et papier réalisées à l’occasion de l’exposition personnelle Abstract de l’artiste à la galerie Artstatements à Hong Kong. Ce sont des duochromes qui représentent des oeuvres abstraites de Joan Mitchell, Robert Motherwell, Georges Mathieu, Cy Twombly, Franz Kline et Jean-Charles Blais.Exposition Illusions Art Statement Gallery, Hong Kong

Toxic Picasso

2021 — Toxic Picasso reprend le principe des collages féministes créés en 2013, par des féministes anarchistes réalisé au squat le Transfo à Bagnolet et repris ensuite depuis des années en France. L'ensemble des figures à l'intérieur des lettres sont uniquement des femmes peintes par Picasso.

Made in France

2009 — Made in France consiste donc en une suite de reprises d’œuvres variées et préexistantes, des reprises traitées en bleu blanc rouge exclusivement, en bleu blanc rouge comme autant de drapeaux français inédits, des drapeaux représentant dans le même temps des Mariannes, des Mariannes bleu blanc rouge apostrophant la notion d’identité nationale, une notion permettant de poser par analogie la question de la spécificité de la jeune scène artistique hexagonale... Pascal Lièvre n’aurait probablement pas réalisé cette série sous cette forme s’il ne se passionnait pas pour les moyens mis en œuvre par la propagande politique et sociologique de tout bord et, plus spécialement, pour les images manipulées dans le but de manipuler, de déterminer la perception d’autrui, d’informer et de désinformer, d’embrigader, d’endoctriner, de solliciter l’attention et provoquer des réactions. Dimitri Salmon
Made in France est une série de peintures sur toiles et sur papier réalisée entre 2007 et 2009 formant un corpus d’oeuvres reprenant des oeuvres d’artistes français nés entre le XVIIIème et le XXème siècle. L’ensemble a été présenté pour la première fois sur une invitation de Guillaume Lasserre à la galerie Rutebeuf à Clichy en 2010. Un livre a été édité à cette occasion, avec un texte de Dimitri Salmon.

Voir Exposition Made in France
Livre Made in France

Bodysculptures of Tom of Finland

2013 — Les images des dessins de Tom of Finland sont extraites du livre Tom of Finland XXL édité par Taschen en 2009. Pascal Lièvre reprend un ensemble de planches dessinées en noir et blanc provenant de différentes périodes et recouvre les corps de paillettes noires, éliminant les détails des chairs pour faire apparaître la dimension sculpturale à l’oeuvre. Les attitudes des personnages dessinés par Tom of Finland sont devenus des stéréotypes de l’iconographie gay. Tom of Finland a été considéré pendant la plus grande partie de sa vie comme un artiste mineur communautaire, ce n’est que depuis quelques années que ses oeuvres intègrent les collections des plus grands musées et qu’il est considéré comme un artiste majeur du XXème siècle.

Queeriser huit dessins de Sol Lewitt

2015 — Série de huit toiles 50 cm X 50 cm, paillettes or collées sur toiles acrylique. Oeuvres originales Small Etchings/Black & White, de Sol Lewitt, 1999. Collection Tate Modern, England. Série de huit gravures constituées de petits espaces de forme carrée, remplis de fines lignes noires. Numérotées de une à huit et destinées à être affichées dans cet ordre.

Atlas féministe

2020 — Le corps des femmes a majoritairement été représenté par les hommes dans l'histoire. Et si on s'intéressait plutôt à la manière dont les artistes femmes représentent le corps des femmes au XXème siècle, à différents endroits du monde ? L'artiste collecte et archive les représentations de corps de femmes dessinées par des artistes femmes. Il recopie ces corps le plus fidèlement possible avec des paillettes mauves qu'il colle sur du papier pour les transformer en symboles féministes.

Hallucinations

2008 — Hallucinations est une série de photographies réalisées à l’occasion de l’exposition personnelle de Pascal Lièvre à la Galerie Flatland (Amsterdam, Pays-bas) en 2008. Le dispositif performatif était de photographier des corps d'hommes cisgenres & transgenres en érection tenant un livre de philosophie. Exposition Flataland Gallery Exposition Geikou, Shinjuku, Tokyo

J’aime la philosophie

2007 — Série de photographies d’hommes jeunes souriant en portant des vêtements sur lesquels sont brodés des noms de philosophes. Pascal Lièvre fait une déclaration d’amour à la philosophie et a imaginé une campagne de publicité pour la philosophie. La série est composé d’hommes afin de souligner qu’une grande partie du corpus philosophique est essentiellement genré.
Les images ont été présentées sous forme de tirages photographiques argentiques dans des expositions en galerie, en foires d’art et sous formes d’affiches pour l’exposition Yokohama France vidéo collection 2008 à la Red Brick House, Yokohama, Japon. Exposition Yokohama (Japon) Show off art fair

Andy Warhol’s voguing

2012 — Pascal Lièvre utilise une série de photographies extraites du livre Sreen tests édité à l’occasion de l’exposition Andy Warhol: Motion Pictures en 2004 issues d'un film qu’Andy Warhol a réalisé dans les années 60 avec le premier top modèle noir américain, Donyale Luna. En paillettant uniquement les mains, et en montrant les images les unes à la suite des autres, dans un sens chronologique, Pascal Lièvre transforme le geste de Donyale Luna en un voguing au moment même où il se crée aux Etats unis. Exposition Bad Romance Fountain Art Fair New-York

Body sculptures of Rineke Dijkstra

2011 — Série de photographies extraites du livre Portraits, 2005 de l’artiste Rineke Dijkstra. Dans la série photographique Beach, Rineke Dijkstra présente l’individu comme étant le motif central et dominant de l’image. Ici, ce sont des adolescent.e.s, seul.e.s ou en groupe restreint, prenant généralement la même pose : une position debout, dans une frontalité franche, le visage et le regard dirigés vers la caméra. Tou.te.s se retrouvent dans un environnement naturel puisque la prise photographique eut lieu aux bords de différentes plages des continents américains et européens. Les adolescent.e.s ne sont ainsi vêtu.e.s que d’un simple maillot de bain ou de vêtements de sport. D’un point de vue formel, trois registres récurrents structurent l’image. Pour ce qui est du registre supérieur, il s’agit du ciel : une surface composée de diverses tonalités de bleu. En ce qui concerne la partie centrale de l’image, il s’agit cette fois de la mer : celle-ci est parfois accentuée de lignes horizontales formées par les vagues et cette bande se profile dans différentes teintes de bleu et de gris. Enfin, dans la région inférieure, la terre : une masse constituée de sable allant du jaune au beige en passant par le brun. Cette composition explique la sobriété formelle du portrait. Pascal lièvre a pailletté les corps avec des paillettes noires transformant les corps d’adolescents en statue. En supprimant les détails des corps, réduit à leurs silhouettes, Lièvre cherche à montrer à quel point ces corps adolescents obéissent à des règles de la représentation occidentale, Dijkstra réactivant des formes déjà formulées par Boticelli et bien d’autres, montrant autant comment nous construisons nos corps à l’identique selon des canons bien précis, comment nous les présentons, et comment nous les représentons.

The dark side of Cy Twombly

2012 — Série de photographies extraites du livre Cy Twombly In der alten Pinakothek Sculpturen 1992. Pascal lièvre a pailletté un ensemble de sculptures blanches de Cy Twombly avec des paillettes noires, laissant apparaître de manière plus visible la forme sculptée.

The Gold Mapplethorpe

2012 — Robert Mapplethorpe (photographe américain (1946-1989) disait en 1988, dans une interview: Si j’étais né il y a cent ou deux cent ans, j’aurai sans doute été sculpteur, mais la photographie est une façon rapide de regarder et de créer une sculpture. Pascal Lièvre décide de réaliser des sculptures avec les photographies de Robert Mapplethorpe issues du livre The Black book, édité en 1986 par Schirmer Mosel. Ce livre contient 91 images d’hommes noirs qui sont photographiés en studio. C’est une appropriation des codes de la photographie moderne et plus généralement des codes de la représentation du corps blanc occidental re-acté par des corps noirs, africains-américains et pour la plupart gay.
Pascal Lièvre recouvre les chairs avec de la paillette or, c’est à la fois un geste sculptural dans le sens où la photographie devient le socle sur lequel est collé la paillette, une sculpture plate, qui montre en masquant la chair la dimension sculpturale.

J’aimerai rajouter à mon texte de présentation, quelques mots sur le regard que je peux porter sur cette série de Mapplethorpe, A l’époque, je voulais montrer la dimension sculpturale des corps représentés, mais aussi le fait que Mapplethorpe photographie des corps noirs comme des statues (beaucoup de références à la statuaire classique blanche) plaçant alors le corps noir au centre de l’histoire de la photographie en en cassant les codes issus d’une modernité remise alors en question. Notamment comment la paillette en scintillant pourrait déconstruire les éclairages de la photographie.

En 2020, nous devons regarder le travail de Mapplethorpe aussi sur la manière dont un homme blanc « regarde » les corps noirs et de la façon dont la sexualité des hommes noirs y est perçue comme foncièrement différente, excessive ou autre. Peut-être alors le geste de recouvrir les corps de paillettes or pourrait être perçu comme un moyen aussi de souligner la fétichisation que Mapplethorpe fait du corps noir. Je n’oublie pas dans cette histoire, que je suis moi aussi un homme blanc, et qu’en recouvrant les corps noirs photographiés par Mapplethorpe, je souligne la dimension fétichiste du corps représenté et sa dimension sculpturale. J'ai fait plusieurs versions de la série avec des couleurs différentes, argent, or, cuivre, rose, mauve, etc… Les corps sont alors transformés en sculptures de toutes les couleurs.
En présentant les différentes versions ensemble, on multiplie les points de vue, en déconstruisant le dualisme noir & blanc des images initiales en variations chromatiques.
Cette fétichisation est notamment dénoncée par Glenn Ligon, artiste africain-américain gay, qui a réalisé Notes of the margin of the black book entre 1991 et 1993. Partant des photographies du Black Book de Mapplethorpe, il intègre des textes encadrés. Ces derniers vont de la critique acerbe à la reconnaissance envers le photographe. Ces écrits sont de la main de certains de ses modèles, ou d’observateurs et observatrices de son travail. Plusieurs modèles témoignent de la personnalité égocentrique de Mapplethorpe, de son obsession pour sa célébrité ou du sentiment d’avoir été utilisé sans reconnaissance. Ligon laisse l’interprétation ouverte puisqu’il ne semble pas prendre parti entre les deux camps.
Exposition MACVAL 2015

The Black Mapplethorpe

2011 — Robert Mapplethorpe (photographe américain (1946-1989) disait en 1988, dans une interview: Si j’étais né il y a cent ou deux cent ans, j’aurai sans doute été sculpteur, mais la photographie est une façon rapide de regarder et de créer une sculpture. Pascal Lièvre décide de réaliser des sculptures avec les photographies de Robert Mapplethorpe issues du livre The Black book, édité en 1986 par Schirmer Mosel. Ce livre contient 91 images d’hommes noirs qui sont photographiés en studio. C’est une appropriation des codes de la photographie moderne et plus généralement des codes de la représentation du corps blanc occidental re-acté par des corps noirs, africains-américains et pour la plupart gay.
Pascal Lièvre recouvre les chairs avec de la paillette noire, c’est à la fois un geste sculptural dans le sens où la photographie devient le socle sur lequel est collé la paillette, une sculpture plate, qui montre en masquant la chair la dimension sculpturale du corps. Et à la fois un geste qui efface les détails des corps, un geste presque puritain qui recouvre les chairs afin d’en souligner l’aspect scandaleux à l’époque.


J’aimerai rajouter à mon texte de présentation, quelques mots sur le regard que je peux porter sur cette série de Mapplethorpe, A l’époque, je voulais montrer la dimension sculpturale des corps représentés, mais aussi le fait que Mapplethorpe photographie des corps noirs comme des statues (beaucoup de références à la statuaire classique blanche) plaçant alors le corps noir au centre de l’histoire de la photographie en en cassant les codes issus d’une modernité remise alors en question. Notamment comment la paillette en scintillant pourrait déconstruire les éclairages de la photographie.

En 2020, nous devons regarder le travail de Mapplethorpe aussi sur la manière dont un homme blanc photographie les corps noirs et de la façon dont la sexualité des hommes noirs y est perçue comme foncièrement différente, excessive ou autre.(Kobena Mercer Cultures pornographiques. Anthologie des porn studies, 2015) Il y a aussi un essentialisme à l’œuvre dans ce livre, qu’il faut aussi aujourd’hui déconstruire. Peut-être alors le geste de recouvrir les corps de paillettes noires pourrait être perçu comme un moyen aussi de souligner la fétichisation que Mapplethorpe fait du corps noir. Je n’oublie pas dans cette histoire, que je suis moi aussi un homme blanc, et qu’en recouvrant les corps noirs photographiés par Mapplethorpe, je souligne la dimension fétichiste du corps représenté et sa dimension sculpturale. J'ai fait plusieurs versions de la série avec des couleurs différentes, argent, or, cuivre, rose, mauve, etc… Les corps sont alors transformés en sculptures de toutes les couleurs.
En présentant les différentes versions ensemble, on multiplie les points de vue, en déconstruisant le binarisme noir & blanc des images initiales en variations chromatiques.
Cette fétichisation est notamment dénoncée par Glenn Ligon, artiste africain-américain gay, qui a réalisé Notes of the margin of the black book entre 1991 et 1993. Partant des photographies du Black Book de Mapplethorpe, il intègre des textes encadrés. Ces derniers vont de la critique acerbe à la reconnaissance envers le photographe. Ces écrits sont de la main de certains de ses modèles, ou d’observateurs et observatrices de son travail. Plusieurs modèles témoignent de la personnalité égocentrique de Mapplethorpe, de son obsession pour sa célébrité ou du sentiment d’avoir été utilisé sans reconnaissance. Ligon laisse l’interprétation ouverte puisqu’il ne semble pas prendre parti entre les deux camps.
Exposition MACVAL 2015

The copper Mapplethorpe

2012 — Robert Mapplethorpe (photographe américain (1946-1989) disait en 1988, dans une interview: Si j’étais né il y a cent ou deux cent ans, j’aurai sans doute été sculpteur, mais la photographie est une façon rapide de regarder et de créer une sculpture. Pascal Lièvre décide de réaliser des sculptures avec les photographies de Robert Mapplethorpe issues du livre The Black book, édité en 1986 par Schirmer Mosel. Ce livre contient 91 images d’hommes noirs qui sont photographiés en studio. C’est une appropriation des codes de la photographie moderne et plus généralement des codes de la représentation du corps blanc occidental re-acté par des corps noirs, africains-américains et pour la plupart gay.
Pascal Lièvre recouvre les chairs avec de la paillette noire, c’est à la fois un geste sculptural dans le sens où la photographie devient le socle sur lequel est collé la paillette, une sculpture plate, qui montre en masquant la chair la dimension sculpturale du corps. Et à la fois un geste qui efface les détails des corps, un geste presque puritain qui recouvre les chairs afin d’en souligner l’aspect scandaleux à l’époque.


J’aimerai rajouter à mon texte de présentation, quelques mots sur le regard que je peux porter sur cette série de Mapplethorpe, A l’époque, je voulais montrer la dimension sculpturale des corps représentés, mais aussi le fait que Mapplethorpe photographie des corps noirs comme des statues (beaucoup de références à la statuaire classique blanche) plaçant alors le corps noir au centre de l’histoire de la photographie en en cassant les codes issus d’une modernité remise alors en question. Notamment comment la paillette en scintillant pourrait déconstruire les éclairages de la photographie.

En 2020, nous devons regarder le travail de Mapplethorpe aussi sur la manière dont un homme blanc photographie les corps noirs et de la façon dont la sexualité des hommes noirs y est perçue comme foncièrement différente, excessive ou autre.(Kobena Mercer Cultures pornographiques. Anthologie des porn studies, 2015) Il y a aussi un essentialisme à l’œuvre dans ce livre, qu’il faut aussi aujourd’hui déconstruire. Peut-être alors le geste de recouvrir les corps de paillettes noires pourrait être perçu comme un moyen aussi de souligner la fétichisation que Mapplethorpe fait du corps noir. Je n’oublie pas dans cette histoire, que je suis moi aussi un homme blanc, et qu’en recouvrant les corps noirs photographiés par Mapplethorpe, je souligne la dimension fétichiste du corps représenté et sa dimension sculpturale. J'ai fait plusieurs versions de la série avec des couleurs différentes, argent, or, cuivre, rose, mauve, etc… Les corps sont alors transformés en sculptures de toutes les couleurs.
En présentant les différentes versions ensemble, on multiplie les points de vue, en déconstruisant le binarisme noir & blanc des images initiales en variations chromatiques.
Cette fétichisation est notamment dénoncée par Glenn Ligon, artiste africain-américain gay, qui a réalisé Notes of the margin of the black book entre 1991 et 1993. Partant des photographies du Black Book de Mapplethorpe, il intègre des textes encadrés. Ces derniers vont de la critique acerbe à la reconnaissance envers le photographe. Ces écrits sont de la main de certains de ses modèles, ou d’observateurs et observatrices de son travail. Plusieurs modèles témoignent de la personnalité égocentrique de Mapplethorpe, de son obsession pour sa célébrité ou du sentiment d’avoir été utilisé sans reconnaissance. Ligon laisse l’interprétation ouverte puisqu’il ne semble pas prendre parti entre les deux camps.
Exposition MACVAL 2015

The silver Mapplethorpe

2012 — Robert Mapplethorpe (photographe américain (1946-1989) disait en 1988, dans une interview: Si j’étais né il y a cent ou deux cent ans, j’aurai sans doute été sculpteur, mais la photographie est une façon rapide de regarder et de créer une sculpture. Pascal Lièvre décide de réaliser des sculptures avec les photographies de Robert Mapplethorpe issues du livre The Black book, édité en 1986 par Schirmer Mosel. Ce livre contient 91 images d’hommes noirs qui sont photographiés en studio. C’est une appropriation des codes de la photographie moderne et plus généralement des codes de la représentation du corps blanc occidental re-acté par des corps noirs, africains-américains et pour la plupart gay.
Pascal Lièvre recouvre les chairs avec de la paillette noire, c’est à la fois un geste sculptural dans le sens où la photographie devient le socle sur lequel est collé la paillette, une sculpture plate, qui montre en masquant la chair la dimension sculpturale du corps. Et à la fois un geste qui efface les détails des corps, un geste presque puritain qui recouvre les chairs afin d’en souligner l’aspect scandaleux à l’époque.


J’aimerai rajouter à mon texte de présentation, quelques mots sur le regard que je peux porter sur cette série de Mapplethorpe, A l’époque, je voulais montrer la dimension sculpturale des corps représentés, mais aussi le fait que Mapplethorpe photographie des corps noirs comme des statues (beaucoup de références à la statuaire classique blanche) plaçant alors le corps noir au centre de l’histoire de la photographie en en cassant les codes issus d’une modernité remise alors en question. Notamment comment la paillette en scintillant pourrait déconstruire les éclairages de la photographie.

En 2020, nous devons regarder le travail de Mapplethorpe aussi sur la manière dont un homme blanc photographie les corps noirs et de la façon dont la sexualité des hommes noirs y est perçue comme foncièrement différente, excessive ou autre.(Kobena Mercer Cultures pornographiques. Anthologie des porn studies, 2015) Il y a aussi un essentialisme à l’œuvre dans ce livre, qu’il faut aussi aujourd’hui déconstruire. Peut-être alors le geste de recouvrir les corps de paillettes noires pourrait être perçu comme un moyen aussi de souligner la fétichisation que Mapplethorpe fait du corps noir. Je n’oublie pas dans cette histoire, que je suis moi aussi un homme blanc, et qu’en recouvrant les corps noirs photographiés par Mapplethorpe, je souligne la dimension fétichiste du corps représenté et sa dimension sculpturale. J'ai fait plusieurs versions de la série avec des couleurs différentes, argent, or, cuivre, rose, mauve, etc… Les corps sont alors transformés en sculptures de toutes les couleurs.
En présentant les différentes versions ensemble, on multiplie les points de vue, en déconstruisant le binarisme noir & blanc des images initiales en variations chromatiques.
Cette fétichisation est notamment dénoncée par Glenn Ligon, artiste africain-américain gay, qui a réalisé Notes of the margin of the black book entre 1991 et 1993. Partant des photographies du Black Book de Mapplethorpe, il intègre des textes encadrés. Ces derniers vont de la critique acerbe à la reconnaissance envers le photographe. Ces écrits sont de la main de certains de ses modèles, ou d’observateurs et observatrices de son travail. Plusieurs modèles témoignent de la personnalité égocentrique de Mapplethorpe, de son obsession pour sa célébrité ou du sentiment d’avoir été utilisé sans reconnaissance. Ligon laisse l’interprétation ouverte puisqu’il ne semble pas prendre parti entre les deux camps.
Exposition MACVAL 2015

Golden Ladies

2014 — La série Golden Ladies, sont extraites du livre SUMO d'Helmut Newton qui fut un livre titanesque, à plusieurs titres: il battit des records de poids, de taille et de prix de vente. Avec ses 35,4 kilos, c'est un livre monument que créèrent TASCHEN et Helmut Newton, un livre hors norme en termes d'extravagance conceptuelle et de données techniques. L’esthétique newtoniennes porte majoritairement sur le nu, le corps de femmes, objet sexuel, qu’il diabolise, souligne l’actrice et réalisatrice Isabella Rossellini, souvent immenses, blondes et blanches, dominées ou dominatrices. Pascal Lièvre recouvre leurs corps de paillettes or, pour les faire briller autrement !!!

Les roses noires n’existent pas /Black roses doesn’t exist

2015 — Pierre-Joseph Redouté (Saint-Hubert, le 10 juillet 1759 – Paris, le 19 juin 1840) est un peintre wallon et français célèbre pour ses peintures de fleurs à l’aquarelle, et plus particulièrement de roses. Il a peint des roses de toutes les couleurs mais jamais de roses noires. Pascal Lièvre decide de transformer une série de roses de Redouté avec la seule couleur qu'il n'a jamais utilisé, le noir. Les 44 roses sont extraites du livre Les plus belles roses de Pierre-Joseph Redouté de Gabrielle Townsend.
Pascal Lièvre a rempli de paillettes noires les fleurs unifiant la série en transformant les oeuvres originales en une série inédite de roses noires. Il n’existe qu’une seule variété de rose noire qui ne pousse qu’en Turquie à Halfeti. Unique au monde cette rose noire presque métallique est impressionnante par son aspect presque surréaliste. Le professeur Dr. Turhan Baytop de la faculté de Pharmacie de l’Université d’Istanbul a découvert que la rose noire de Halfeti, réputée pour changer de couleur dès qu’on la coupe serait une descendante de la célèbre rose Louis XIV crée par le fleuriste J. B. A. Guillot en 1859 Lyon.

Les histoires de l’art finissent mal

2022 — Collage sur Papier. Depuis des années je collecte les cartons de vernissage, les dépliants et tout un tas de documents qui sont offerts dans les lieux des expositions que j'ai visité. Ce sont des archives qui créent des histoires de l'art possibles que je déchire et assemble en les collant à l'intérieur de figures qui représente mes mains.

Fétiches queer

2015 — Séries d’oeuvres sur toile re-activant des oeuvres du répertoire de la peinture occidentale sous forme de monochromes en paillettes or.

Six portraits à la bougie

1996 —

En 1996, j’ai travaillé pendant plusieurs mois avec six personnes séropositives suivies pour le VIH/Sida dans le service du professeur Kazatchkine à l’hôpital Broussais à Paris. J’ai réalisé six portraits à partir des papiers personnels qu’elles m’ont confié. Trois hommes et trois femmes ont souhaité participer à ce projet de manière totalement anonyme. Le protocole se résumait à tracer leur silhouette sur une grande feuille de papier et ensuite de remplir celle-ci en collant des papiers quiels m’avaient donné. Ces papiers avaient été choisis pour exprimer à la fois leur personnalité et leur relation avec la maladie. Des corps envisagés comme des espaces où s’exprime le point de vue de personnes malades sur la maladie. Nous avons décidé de ne pas montrer toutes les informations inscrites sur les papiers, et tenter d’imaginer une manière d’inclure la temporalité dans le processus d’apparition de certaines informations. Ces collages ont été recouvert de cire pour dissimuler une partie des informations. La cire sur le papier s’effritant avec le temps, nous avons parié que les morceaux se détacheraient et laisseraient apparaître les informations dans le futur. Les portraits ont été montré dans le service du professeur Kazatchkine en 1997. La même année, ils ont été accroché dans les bureaux de l’Agence Nationale de Recherche pour le SIDA (ANRS) et laissé en dépôt depuis. Nous avions imaginé à l’époque qu’un jour ces portraits pourraient être perçus comme des archives. Extrait du dossier de présentation : "Quand le sujet apporte ses papiers, je relève l’ombre de son corps sur une feuille de papier d’1,60m X 1,20 m. Nous décidons ensemble de la position du corps ainsi que de la couleur du fond du tableau. Ensuite, les papiers sont déchirés et collés à l’intérieur de la silhouette. La silhouette est recouverte d’une couche de bougie. Les bougies sont brûlées une à une, goutte à goutte s’installe un jeu avec les épaisseurs, les noirceurs résultant des mèches brulées. Le tableau achevé est placé dans une boîte pour recueillir les morceaux des bougies quand ils tombent." »

Portrait 1

1996 — 1,60m X 1,20m Collage sur Papier, bougie.