Psychodiagnostik

2016 — Pascal Lièvre va réaliser entre 2010 à 2016 de nombreux tests de Rorscharch ou Psychodiagnostik, en peintures d’abord avec sa performance Mad in France, puis ensuite avec des paillettes. D’Alexander Mc Queen, à Daniel Buren en passant par Warhol ou Rorscharch l’artiste joue à fabriquer autant de tests possibles et souligne ainsi cette tendance de l’art contemporain depuis une dizaine d’années où de nombreux artistes travaillent ce motif récurant devenu au fil des ans une forme dominante.

Fétiches queer

— En 2010, Pascal Lièvre introduit la paillette sur ses toiles. Il queerise ainsi toute une histoire de l'art occiental en traduisant en paillettes des formes validées par une certaine histoire de l'art. Un premier ensemble sera présenté lors de son exposition personnelle Bad romance à la galerie Quang la même année. Dès ce moment Pascal Lièvre considère que les toiles sont des socles sur lesquels il colle des paillettes qu’il accroche au mur comme des toiles, des sculptures plates accrochées verticalement. Un premier ensemble reprend les grandes figures iconiques de la statuaire un autre des oeuvres peintes à différentes périodes de l’art.

Anonymous Boticelli

2011 — Anonymous Botticelli est une série de portraits peints par Sandro Botticelli extraites du livre Le crépuscule de Botticelli. Les visages sont recouverts de paillettes noires effaçant les traits des personnages pour les rendre anonymes. Ce sont les formes plastiques presque sculpturales que Pascal Lièvre souhaite faire apparaître dans ces portraits. Première exposition, l'habit de chateau

The dark side of shapes

2015 — Parodiant le M.L.F qui devient Mouvement de Libération des Formes, au cours d’une reprise d’une performance d’ORLAN en 2004, j’exploite un vide législatif, une vacance de la loi qui est aussi l’indice pour moi d’une possibilité d’action. En effet, Le droit français à la parodie (l’article L 122-5 du Code de la Propriété Intellectuelle) aménage un statut d’exception. Cette licence reste toutefois conditionnée par la transformation substantielle de l’œuvre, qui évite la confusion avec original, et l’intention humoristique qui la motive. Refonte, hybridations, variations chromiques, ombrages, coupes, associations, collages, montages : je vais jongler avec tous les moyens plastiques dont je dispose. L’acte rejoint l’intention politique, il assoit la légitimité de ses œuvres sur la possibilité de sa reconnaissance juridique. C’est une remise en compte totale du droit de propriété des auteurices et du marché, en libérant ces formes plastiques, et en élaborant des fictions communistes des formes, je recrée un commun des formes plastiques. Ici en enlevant les couleurs, les paysages, je fais apparaître des corps à l'oeuvre, des formes "libres".

Draguer les utopies

2022 —
Draguer les utopies avec LGGBBDTTQQUIAAAAPPP2SNNBGVGQ
GNC+ , Le plus long acronyme trouvé à ce jour pour nommer les catégories LGBTQ+ qui donne une série de 25 toiles formant un grand carré, pour tou.tes celleux qui ne font pas partie ou si peu de l’histoire de l’art, un grand tableau des absent. es de cette histoire <
Cruising Utopia with LGGBBDTTQQUIAAAAPPP2SNBGVGQ
GNC+ A series of 25 canvases forming a large square, for all those who are not or hardly part of art history, a large picture of the absent from art history.

Fag paintings

2012 — Parodiant le M.L.F qui devient Mouvement de Libération des Formes, au cours d’une reprise d’une performance d’ORLAN en 2004, j’exploite un vide législatif, une vacance de la loi qui est aussi l’indice pour moi d’une possibilité d’action. En effet, Le droit français à la parodie (l’article L 122-5 du Code de la Propriété Intellectuelle) aménage un statut d’exception. Cette licence reste toutefois conditionnée par la transformation substantielle de l’œuvre, qui évite la confusion avec original, et l’intention humoristique qui la motive. Refonte, hybridations, variations chromiques, ombrages, coupes, associations, collages, montages : je vais jongler avec tous les moyens plastiques dont je dispose. L’acte rejoint l’intention politique, il assoit la légitimité de ses œuvres sur la possibilité de sa reconnaissance juridique. C’est une remise en compte totale du droit de propriété des auteurices et du marché, en libérant ces formes plastiques, et en élaborant des fictions communistes des formes, je recrée un commun des formes plastiques. Ici, par exemple en utilisant la paillette pour déconstruire le statut "straight" du contexte historique masculiniste dans lequel on était produit ces formes. Je souhaite transgenrer les oeuvres avec des paillettes roses afin de déconstruire ces figures d’autorités de l’histoire de l’art américain essentiellement masculines. Fag en anglais signifie pédé. Première exposition, Art Brussels 2012

Never mind the Pollocks

2013 — Never mind the Pollocks est une série de toiles reprenant Numéro 14 Gray de Jackson Pollock en reproduisant à l’identique en homothétie sur une toile l’oeuvre originale, remplaçant la peinture par des paillettes de couleurs. L’oeuvre est présentée au sol sur un socle comme une sculpture. Origine: Numéro 14 : Gray 1948 Émail sur gesso sur papier 57 x 78,5 cm Katharine Ordway Collection.
Jackson Pollock a réalisé une series de peintures entre 1947 à 1950 qui comprend plusieurs œuvres en émail sur papier de gesso - couverte , dont n° 14 Gray est un exemple particulièrement frappant . Pollock coulait la peinture émail noir sur la surface tandis que le gesso était encore humide afin que la peinture se répande dans le blanc crayeux, créant un halo gris argenté. Numéro 14 Gray incarne une nouvelle méthode de travail de Pollock ; la peinture fusionne littéralement avec l’ émail et le gesso. Dans cette période , Pollock s’efforce de créer une ligne en dehors du champ de la représentation pour en faire une ligne du mouvement pur.

Minimal Abstract

2015 — Minimal abstract est une série de peintures acryliques achetées dans les rayons décoration des grands magasins parisiens sur toiles et papier réalisées à l’occasion de l’exposition personnelle Abstract de l’artiste à la galerie Artstatements à Hong Kong. Ce sont des duochromes qui représentent des oeuvres abstraites de Joan Mitchell, Robert Motherwell, Georges Mathieu, Cy Twombly, Franz Kline et Jean-Charles Blais.Exposition Illusions Art Statement Gallery, Hong Kong

Toxic Picasso

2021 — Toxic Picasso reprend le principe des collages féministes créés en 2013, par des féministes anarchistes réalisé au squat le Transfo à Bagnolet et repris ensuite depuis des années en France. L'ensemble des figures à l'intérieur des lettres sont uniquement des femmes peintes par Picasso.

Made in France

2009 — Made in France consiste donc en une suite de reprises d’œuvres variées et préexistantes, des reprises traitées en bleu blanc rouge exclusivement, en bleu blanc rouge comme autant de drapeaux français inédits, des drapeaux représentant dans le même temps des Mariannes, des Mariannes bleu blanc rouge apostrophant la notion d’identité nationale, une notion permettant de poser par analogie la question de la spécificité de la jeune scène artistique hexagonale... Pascal Lièvre n’aurait probablement pas réalisé cette série sous cette forme s’il ne se passionnait pas pour les moyens mis en œuvre par la propagande politique et sociologique de tout bord et, plus spécialement, pour les images manipulées dans le but de manipuler, de déterminer la perception d’autrui, d’informer et de désinformer, d’embrigader, d’endoctriner, de solliciter l’attention et provoquer des réactions. Dimitri Salmon
Made in France est une série de peintures sur toiles et sur papier réalisée entre 2007 et 2009 formant un corpus d’oeuvres reprenant des oeuvres d’artistes français nés entre le XVIIIème et le XXème siècle. L’ensemble a été présenté pour la première fois sur une invitation de Guillaume Lasserre à la galerie Rutebeuf à Clichy en 2010. Un livre a été édité à cette occasion, avec un texte de Dimitri Salmon.

Voir Exposition Made in France
Livre Made in France

Bodysculptures of Tom of Finland

2013 — Les images des dessins de Tom of Finland sont extraites du livre Tom of Finland XXL édité par Taschen en 2009. Pascal Lièvre reprend un ensemble de planches dessinées en noir et blanc provenant de différentes périodes et recouvre les corps de paillettes noires, éliminant les détails des chairs pour faire apparaître la dimension sculpturale à l’oeuvre. Les attitudes des personnages dessinés par Tom of Finland sont devenus des stéréotypes de l’iconographie gay. En pailletant tous ces corps Pascal Lièvre rend hommage aussi à la créativité incroyable de genre que Tom of Finland a mis en place, la paillette est là aussi pour faire briller à jamais une telle proposition. Tom of Finland a non seulement créé des oeuvres, mais créé aussi de multiples manières d'exprimer une sexualité. C'est un apport fantastique à la communauté queer qui grâce à lui est plus diverse et encore plus inclusive.Tom of Finland a été considéré pendant la plus grande partie de sa vie comme un artiste mineur communautaire, ce n’est que depuis quelques années que ses oeuvres intègrent les collections des plus grands musées et qu’il est considéré comme un artiste majeur du XXème siècle.

Queeriser huit dessins de Sol Lewitt

2015 — Série de huit toiles 50 cm X 50 cm, paillettes or collées sur toiles acrylique. Oeuvres originales Small Etchings/Black & White, de Sol Lewitt, 1999. Collection Tate Modern, England. Série de huit gravures constituées de petits espaces de forme carrée, remplis de fines lignes noires. Numérotées de une à huit et destinées à être affichées dans cet ordre.

Atlas féministe

2020 — Le corps des femmes a majoritairement été représenté par les hommes dans l'histoire. Et si on s'intéressait plutôt à la manière dont les artistes femmes représentent le corps des femmes au XXème siècle, à différents endroits du monde ? L'artiste collecte et archive les représentations de corps de femmes dessinées par des artistes femmes. Il recopie ces corps le plus fidèlement possible avec des paillettes mauves qu'il colle sur du papier pour les transformer en symboles féministes.

Hallucinations

2008 — Hallucinations est une série de photographies réalisées à l’occasion de l’exposition personnelle de Pascal Lièvre à la Galerie Flatland (Amsterdam, Pays-bas) en 2008. Le dispositif performatif était de photographier des corps d'hommes cisgenres & transgenres en érection tenant un livre de philosophie. Exposition Flataland Gallery Exposition Geikou, Shinjuku, Tokyo

J’aime la philosophie

2007 — Série de photographies d’hommes jeunes souriant en portant des vêtements sur lesquels sont brodés des noms de philosophes. Pascal Lièvre fait une déclaration d’amour à la philosophie et a imaginé une campagne de publicité pour la philosophie. La série est composé d’hommes afin de souligner qu’une grande partie du corpus philosophique est essentiellement genré.
Les images ont été présentées sous forme de tirages photographiques argentiques dans des expositions en galerie, en foires d’art et sous formes d’affiches pour l’exposition Yokohama France vidéo collection 2008 à la Red Brick House, Yokohama, Japon. Exposition Yokohama (Japon) Show off art fair

Andy Warhol’s voguing

2012 — Pascal Lièvre utilise une série de photographies extraites du livre Sreen tests édité à l’occasion de l’exposition Andy Warhol: Motion Pictures en 2004 issues d'un film qu’Andy Warhol a réalisé dans les années 60 avec le premier top modèle noir américain, Donyale Luna. En paillettant uniquement les mains, et en montrant les images les unes à la suite des autres, dans un sens chronologique, Pascal Lièvre transforme le geste de Donyale Luna en un voguing au moment même où il se crée aux Etats unis. Exposition Bad Romance Fountain Art Fair New-York

Body sculptures of Rineke Dijkstra

2011 — Série de photographies extraites du livre Portraits, 2005 de l’artiste Rineke Dijkstra. Dans la série photographique Beach, Rineke Dijkstra présente l’individu comme étant le motif central et dominant de l’image. Ici, ce sont des adolescent.e.s, seul.e.s ou en groupe restreint, prenant généralement la même pose : une position debout, dans une frontalité franche, le visage et le regard dirigés vers la caméra. Tou.te.s se retrouvent dans un environnement naturel puisque la prise photographique eut lieu aux bords de différentes plages des continents américains et européens. Les adolescent.e.s ne sont ainsi vêtu.e.s que d’un simple maillot de bain ou de vêtements de sport. D’un point de vue formel, trois registres récurrents structurent l’image. Pour ce qui est du registre supérieur, il s’agit du ciel : une surface composée de diverses tonalités de bleu. En ce qui concerne la partie centrale de l’image, il s’agit cette fois de la mer : celle-ci est parfois accentuée de lignes horizontales formées par les vagues et cette bande se profile dans différentes teintes de bleu et de gris. Enfin, dans la région inférieure, la terre : une masse constituée de sable allant du jaune au beige en passant par le brun. Cette composition explique la sobriété formelle du portrait. Pascal lièvre a pailletté les corps avec des paillettes noires transformant les corps d’adolescents en statue. En supprimant les détails des corps, réduit à leurs silhouettes, Lièvre cherche à montrer à quel point ces corps adolescents obéissent à des règles de la représentation occidentale, Dijkstra réactivant des formes déjà formulées par Boticelli et bien d’autres, montrant autant comment nous construisons nos corps à l’identique selon des canons bien précis, comment nous les présentons, et comment nous les représentons.

The dark side of Cy Twombly

2012 — Série de photographies extraites du livre Cy Twombly In der alten Pinakothek Sculpturen 1992. Pascal lièvre a pailletté un ensemble de sculptures blanches de Cy Twombly avec des paillettes noires, laissant apparaître de manière plus visible la forme sculptée.