Elsa Dorlin, née en 1974, est une philosophe française et militante féministe.
En 2008, la philosophe publie Sexe, genre et sexualité dans lequel elle détaille de multiples théories féministes, déconstruisant l’historicité du sexe ancrée dans un système d’hétérosexualité reproductive et de bipolarisation du genre structurés par des processus à la fois médical, social et politique d’assignation au sexe biologique.
Elsa Dorlin interroge ces lectures sur la question coloniale, et l’enjeu d’effémination comme technologie d’asservissement des populations colonisées ou esclaves au cours du XIXème siècle. Ce tour d’horizon l’amène à critiquer les catégories de sexe et de genre, insérées dans des rapports de domination plus vastes. Son étude permet d’esquisser les contours de différentes théories en France : l’épistémologie féministe, le féminisme « post-moderne » et la théorie queer.
2008 est également l’année de publication du recueil qu’elle dirige, Black Feminism. Anthologie du féminisme africain américain 1975-2000, qui rassemble les textes majeurs du Black feminism contemporain accessibles en français.
En 2017, Elsa Dorlin publie Se défendre, une philosophie de la violence. Dans son étude, elle analyse les mécanismes de désarmement de certains corps relatifs à une historicité des rapports de domination raciaux et de genre.
Dorlin avance divers concepts. Le concept de « dirty care » ou « care » négatif : suites à des violences psychologiques ou physiques, l’individu peut développer une hyper attention à l’autre, afin d’anticiper et désamorcer les attaques. Ceci crée une charge cognitive épuisante et un défaut d’attention à ses propres besoins et à son développement personnel.