Décoloniser les corps Biennale art nOmad 2018

 

 

pascal-lievre-biennale-art-nomad-decoloniser-les-corps-2018_01Le Blog de la Biennale

La Biennale art nOmad est une biennale d’art contemporain itinérante pensée comme une performance collective.

Son auteure, Clorine Coranotto dirige art nOmad, un centre d’art sans murs basé à Arnac-la-Poste qui est doté d’un véhicule construit sur mesure. C’est à bord de ce dernier qu’une exposition d’œuvres est présentée lors des différentes haltes de la biennale. Sont également déployées lors de celle-ci des interventions, dont des performances et des ateliers ouverts à tou.te.s.

Pour sa deuxième édition, art nOmad donne carte blanche à Pascal Lièvre qui choisit d’explorer à partir de sa thématique Décoloniser les corps, les stratégies des artistes qui déconstruisent les normes oppressives de genre, de sexe, de racisation dans leurs œuvres.

Décoloniser les corps propose tout le long du voyage de créer des alliances entre des artistes, des enseignants et des étudiants d’écoles d’art, des lieux d’art, des associations, des théoricien.e.s, des activistes et des publics de tous horizons pour multiplier les expériences et les points de vue.

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avec Giulia Andreani, Laura Bottereau & Marine Fiquet, Halida Boughriet, Edi Dubien, Esther Ferrer, Kay Garnellen, Pélagie Gbaguidi, Kubra Kadhemi, Katia Kameli, Mehdi-Georges Lahlou, Roberta Marrero, Myriam Mechita, Myriam Mihindou, Pauline N’Gouala, Françoise Pétrovitch, Abel Techer, Nicole Tran Ba Vang, Floryan Varennes, Etaïnn Zwer & Claire Finch.

DÉCOLONISER LES CORPS MANIFESTE

Décoloniser les corps propose d’explorer les stratégies des artistes qui de?construisent les normes oppressives de genre, de sexe et de racisation dans leurs œuvres. Celles-ci peuvent être perçues comme des œuvres militantes qui créent des nouvelles alliances formelles, conceptuelles et politiques avec les corps qui les perçoivent. L’œuvre est avant tout envisage?e dans sa matérialité spéculative non plus seulement comme un objet qui médiatise des informations formulant un ou des points de vue sur le monde, mais plutôt comme une matérialité  activiste qui œuvre au-delà du champ de l’art pour transformer les espaces d’expositions en espaces politiques.

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En proposant d’autres représentations des corps, les artistes rejoignent un mouvement qui va des théories féministes à la pensée queer en passant par les théories postcoloniales pour s’orienter vers une analyse intersectionnelle des systèmes de pouvoir qui s’exercent sur nos corps. L’espace d’exposition est envisagé comme un corps biopolitique intersectionnel traversé lui aussi par des discours normatifs qu’il est nécessaire de déconstruire.

Nos corps sont colonisés par des savoirs qui conditionnent des perceptions très étroites du réel, et vivent souvent comme des oppressions certaines normes qui ne correspondent pas a? ce qu’ils sont vraiment. Nous devons envisager d’autres corps, d’autres normes, d’autres savoirs mais aussi d’autres alliances avec toutes les formes vivantes car elles perçoivent d’autres réels qui peuvent nous apprendre à transformer nos perceptions.

C’est dans le grand bazar du vivant, envisagé comme un espace sémiotique où chacun·e peut être ou non perçu·e par d’autres, qu’il s’agit d’explorer les nouvelles matérialités artistiques.

Les œuvres sont produites par des corps qui performent les savoirs et les normes, ces corps cisgenres, transgenres et intersexes formés dans des contextes politiques postcoloniaux tous très différents. Elles se confrontent matériellement à des supports traditionnels du monde de l’art contemporain. Le déplacement plastique ne se jouant plus uniquement dans la matérialité de l’oeuvre mais dans les réels qu‘elle propose d’explorer.

Dessins, peintures, photographies, objets et sculptures forment le corpus de l’exposition. Ces mediums traduisent les hypothèses d’un réel augmenté par une pluralité intersectionnelle. La relation entre les œuvres que construit cette exposition crée un écosystème singulier où des matérialités sont assemblées formant une cosmologie animique.