2010 — Parodiant le M.L.F qui devient Mouvement de Libération des Formes, au cours d’une reprise d’une performance d’ORLAN en 2004, j’exploite un vide législatif, une vacance de la loi qui est aussi l’indice pour moi d’une possibilité d’action. En effet, Le droit français à la parodie (l’article L 122-5 du Code de la Propriété Intellectuelle) aménage un statut d’exception. Cette licence reste toutefois conditionnée par la transformation substantielle de l’œuvre, qui évite la confusion avec original, et l’intention humoristique qui la motive. Refonte, hybridations, variations chromiques, ombrages, coupes, associations, collages, montages : je vais jongler avec tous les moyens plastiques dont je dispose. L’acte rejoint l’intention politique, il assoit la légitimité de ses œuvres sur la possibilité de sa reconnaissance juridique. C’est une remise en compte totale du droit de propriété des auteurices et du marché, en libérant ces formes plastiques, et en élaborant des fictions communistes des formes, je recrée un commun des formes plastiques. Ici, par exemple en utilisant la paillette pour déconstruire le statut "straight" du contexte historique masculiniste dans lequel on était produit ces formes.
— En 2010, Pascal Lièvre introduit la paillette sur ses toiles. Il queerise ainsi toute une histoire de l'art occiental en traduisant en paillettes des formes validées par une certaine histoire de l'art. Un premier ensemble sera présenté lors de son exposition personnelle Bad romance à la galerie Quang la même année. Dès ce moment Pascal Lièvre considère que les toiles sont des socles sur lesquels il colle des paillettes qu’il accroche au mur comme des toiles, des sculptures plates accrochées verticalement. Un premier ensemble reprend les grandes figures iconiques de la statuaire un autre des oeuvres peintes à différentes périodes de l’art.