Rosa Luxemburg, (née en 1871 à Zamo dans l’Empire russe (actuelle Pologne) et morte assassinée en 1919 à Berlin en Allemagne), est une militante socialiste et communiste, et une théoricienne marxiste.
Rosa Luxemburg n’a consacré qu’un seul texte théorique ayant totalement trait à la question des femmes : « Suffrage féminin et lutte de classes », en 1912. Elle y soutient le droit de vote des femmes et juge magnifique « l’éveil politique et syndical des masses du prolétariat féminin » au cours des quinze dernières années. L’inégalité face au suffrage, précise-t-elle, ne concerne pas seulement les femmes : elle est « un maillon de la chaîne qui entrave la vie du peuple ». La militante marxiste corrèle cette discrimination à l’existence même du régime monarchique allemand et fait de ces deux tares d’un autre temps « les plus importants instruments de la classe capitaliste régnante ».
Rosa Luxemburg refusa de participer à la vie politique en tant que femme, c’est-à-dire d’être affiliée à des fonctions et des postes exclusivement féminins, exigeant d’être traitée comme les hommes dont elle partageait le combat au quotidien. C’est en ce sens qu’elle affirma, un jour, n’avoir « rien à faire avec le mouvement des femmes » — ce qui ne l’empêcha pas de déclarer, dans une lettre en date de 1911 : « Imagine ! Je suis devenue féministe ! »
Luxemburg, repoussait le « mouvement bourgeois des suffragettes » et dénonçait le féminisme libéral : les femmes ne pourront se libérer qu’au sein d’une dynamique plus large, celle de la lutte socialiste et révolutionnaire.
Ses idées ont inspiré des tendances de la gauche communiste et donné naissance, a posteriori, au courant intellectuel connu sous le nom de luxemburgisme. Au XXIe siècle, différents courants de pensée de gauche, ou féministes, continuent de se référer, dans diverses mesures, à Rosa Luxemburg.